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Audinol. 69
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ment accueillies, elles tiennent le premier rang dans l'ordre de fés propriétés, ll eft d'autres ouvrages quc Ie fuppliant a confacrés à fon fpectacle. Ceux-là, pour lui étre moins chers, n'en font pas moins à lui. On conçoit qu'il veut parler dc la mufique et des pièces qu'il a achetées des auteurs. Non-feulc-ment il les a payées, mais encore elles lui ont coûté bien des peines et des foins ; il les a prefque toutes remifes au creufet ct les a foumifes aux épreuves des repréfentations particulieres ; il les a fouvent retirées des repréfentations publiques pour les faire perfectionner. Cc n'eft pas tout; fur vingt pièces acquifes au plus haut prix, fouvent il ne lui cn eft pas refté une qui fût agréable au public ; et cependant un répertoire compofé dc l'élite dc ces productions n'a pas été pour lui une propriété privilégiée, elle lui a été enlevée fans formalité, fans même qu'il en fût prévenu. Ses adverfaires ne fe font pas contentés dc le fupplanter, de lui ravir fon état, dc lui réfuter les indemnités qu'exigeoit fa fituation, il leur falloit encore fon bien. Us le lui ont pris ct en jouiffent frauduleufcmcnt aux yeux dc toute la capitale, fous I'infpection Ia plus immédiate dc la police ct des lois, ct paroiffent ne pas plus redouter leur févérité que les plaintes du fuppliant. Cependant, fi l'on parcourt Ies annales des théâtres françois ct étrangers, on ne voit nulle part qu'aucun d'eux ait ofé employer les pieces qu'ils n'avoient pas acquifes ; au contraire, on Ies voit conftamment refpcctcr Ies propriétés avec Ia plus feru-puleufc exactitude. Nous citerons quelques exemples pour juftificr la réclamation du fuppliant. Lorfqu'on interdit les pièces dramatiques au Théâtre-Italien et qu'il fut reftreint aux feules pièces analogues à fon inftitution primitive, les comédiens françois crurent avoir le droit, non de s'emparer des productions devenues inutiles à ce fpectacle, mais dc les acquérir moyennant un prix proportionné à leur valeur ; mais leurs demandes, quoique honnêtes, furent rejetées par Ies fupérieurs qui ne purent déterminer la Comédie-Italienne à renoncer à ces propriétés. Elle les a confervées avec avantage puifquc le jeu des pièces françoifes a été rendu à leur théâtre. L'Opéra-Comique fut réuni à la Comédie-Italienne, et l'on fait qu'elle ne put fe dif-penfer de payer au fieur Corbi, directeur dc ce fpectacle, pour le prix dc fon repertoire, une penfion de 8,000 liv. revcrfible fur la tète de fa femme. Le fpectacle des élèves de l'Opéra fut fupprimé il y a quelques années, ct cependant les autres théâtres n'ont ofé faire exécuter aucune des pièces de fon répertoire. Les propriétaires de ces productions Ies ont confervées paifible-ment, malgré l'avantage qu'elles auroient procuré aux directeurs dc ces théâtres s'ils euffent été aufii hardis ct auffi injuftes que Ies fieurs Gaillard et Dorfeuillc. Requeroit à ces caufes le fuppliant qu'il plût à Sa Majcfté et à nos feigneurs du confeil, fans s'arrêter ni avoir égard à l'arrêt d'évocation du 5 mai de cette année, renvoyer les demandes et conteftations qui en font l'objet devant les juges qui cn doivent connoitre, et, dans le cas où Sa Majefté jugeroit à propos de fe réferver Ia connoiffance defdites conteftations, condamner les fieurs Gaillard et Dorfeuillc à payer au fuppliant : i" la fomme de 80,000 liv. à laquelle il s'eft reftreint tant pour l'éviction qu'il a
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